VAGUES FROIDES AUTOUR DU MONDE: D’ALASKA EN RUSSIE
On pourrait penser que les vagues d’Alaïa Bay sont sacrément froides, mais la vérité est quelle est bien plus rude dans autres régions du monde. De Alaska à la Russie, ces vagues froides ne sont à la portée que des explorateurs les plus courageux.
ÞORLAKSHÖFN, ISLANDE
La vague de Thorli par Berglind Johanns
L’Islande est devenue une sorte d’étoile polaire pour l’essence de ce qu’était autrefois le surf. Dans le monde des prévisions instantanées de 14 jours, des webcams en direct et d’Instagram, c’est précieux mais aussi punitif. La côte sud du pays est brute et sans compromis, offrant des vagues devenues des trésors prisés de la communauté de surf islandaise et de tous ceux qui chérissent l’amour des endroits sauvages et indomptés ainsi que les histoires qu’ils partagent. C’est le foyer d’une petite mais puissante communauté qui incarne le désir d’exploration véritable qui s’estompe rapidement.
« C’est une vague semblable à celle de Trestles qui est plus longue que celle de Rincon”, dit le président de l’Association des Surfeurs Islandais, Steinarr Lár.
« Nous avons commencé seulement en 1996, lorsque les combinaisons et l’équipement n’étaient pas adaptés au froid » , dit Steinarr. « Nous étions juste un petit groupe d’amis snowboarders curieux de surfer et voulions voir si cela pouvait se faire en Islande. J’ai lutté pendant plus d’un an avec une gun board conçue pour un adolescent que j’avais achetée au Portugal avant de réaliser que je ne pourrais jamais prendre une vague avec ça ».
Affronter des marées énormes, des températures glaciales et des fenêtres de 4 heures de lumière du jour, la chasse aux vagues surfables était une mission que seuls les plus têtus et les plus déterminés pouvaient mener à bien. Ce groupe d’ explorateurs autrefois précurseurs est devenu une communauté de plus de 500 surfeurs islandais avec une histoire spéciale et un esprit intrépide, engendrant des artistes de premier plan tels que le photographe Elli Thor Magnusson.
Cependant récemment cette vague a été remplie d’insouciance et d’agression de la part des autorités locales. Alors qu’on la croyait condamnée au même sort que d’autres spots qui l’ont précédée, elle a heureusement été sauvée des pelleteuses et du développement par l’amour et la protection farouche de ses habitants.
Les manifestants ont réussi à retarder, et espérons-le, à arrêter la destruction de la vague de Thorli. (Berglind Johanns)
PÉNINSULE DU KAMTCHATKA, RUSSIE
2023 a vu la sortie d’un film qui a repoussé les limites de la frontière du surf, il s’agit de Kamchatka. Trois Australiens ont voyagé jusqu’à la péninsule du Kamtchatka, un bout de territoire russe à 7’000 kilomètres de Moscou. En termes de perspective, cet endroit est un voile blanc – interrompu par des sommets noirs irréguliers des anciens volcans et des tubes turquoises au large. Surfer en combinaisons de 6mm à -20 degrés, ces vagues hivernales sont des monolithes glacés. L’hiver ici dure 9 mois, avec des mois d’été atteignant au maximum 10 degrés. Le Kamtchatka lui-même a une communauté de surf naissante, avec des indigènes robustes qui optent pour des combinaisons de plongée pour faire face aux températures glaciales. Il n’y a pas de pause ici dans le line-up, comme le soulignent les locaux. Vous devez continuer à ramer entre les vagues froides pour éviter de geler.
Photo: Kamchatkaland
MULLAGHMORE HEAD, IRELAND
Mullaghmore n’est pas l’endroit pour ceux qui aiment le chaud et les vagues lisses. Mullaghmore est un récif au large, qui arrête les énormes houles transatlantiques dans leur élan, avant de se dresser et de s’écraser sur les rochers en dessous. Il n’y a souvent pas d’autre issue que le tube. La vague ne commence à déferler qu’à partir de 3 mètres et peut atteindre jusqu’à 9 mètres. Il faut de nombreuses conditions pour que ce spot fonctionne, mais les vagues sont à couper le souffle lorsque tout est réuni.
Vague de 40 pieds au large de Mullaghmore Head. (Red Bull)
YAAKWDÁAT (YAKUTAT), ALASKA
Si vous voulez surfer en Alaska, il vous faudra supporter des températures à un chiffre, mais les étonnantes vagues froides de la baie de Yakutat vous garantiront que vos efforts seront bien récompensés. Avec une population de seulement 800 habitants (dont la moitié fait partie du peuple indigène Tlingit), la communauté des surfeurs de Yakutat se compose d’une trentaine de personnes. Accessible uniquement par bateau ou en avion, comme une grande partie de l’Alaska, il est préférable de faire appel à un guide de surf.
Vous aurez une vue imprenable sur la deuxième plus haute montagne des États-Unis, le mont Saint Elias, ou Yasʼéitʼaa Shaa, qui signifie ‘montagne derrière la baie glacée’. Le surf est un élément important de la communauté de Yakutat. La ville n’a parfois que trois heures de soleil par jour durant l’hiver, et le surf aide à garder le moral.
Surfer en compagnie de quelques-unes des plus grandes montagnes des États-Unis
(Alaskan Surf Guides)